L'Affaire Bellounis et la Première Guerre Civile Algérienne(1957-1960)L'un des épisodes les plus sombres et les moins racontés de la révolution algérienne |
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II-3- Mohammed Bellounis et la Révolution Algérienne
Dès que la Révolution Algérienne explosa, l’impérialisme français s’est jeté comme un ogre sur le parti, son chef, ses dirigeants et ses militants. Tandis que le gouvernement en Conseil de Cabinet décida la dissolution du MTLD, la police fit irruption chez les dirigeants pour les conduire à la « Villa des Oiseaux » agencée spécialement pour la torture et les aveux spontanés.
C’est là que des centaines de militants et de dirigeants ont été parqués pour subir la question sous la direction des tortionnaires Touron, Coste et Fortioli.
Moulaye Merbah passa huit jours entre les mains de ces tristes individus qui essayèrent par tous les moyens de lui faire dire ce qui n’était pas vrai.
A Paris, le siège du parti fut perquisitionné et placé sous scellés pendant que la police perquisitionnait tous nos compatriotes et saisissait tous les biens du parti.
Au Sables d’Olonne où Messali Hadj était en résidence forcée il a était enlevé par la police et placé au secret avec ses enfants. Ainsi une répression générale déferla contre les Algériens à travers toute la France.
On pensait que par cette répression on détruirait une fois pour toute le Mouvement National Algérien.
Mais il ne faut pas connaître ce parti pour croire ce dessein du colonialisme. En effet, ce n’était pas la première fois que le MNA subissait une dissolution et une répression à l’échelle nationale. De l’étoile Nord Africaine en passant par le PPA et pour aboutir au MTLD les Algériens ont toujours réagit avec plus de force et de courage pour continuer à faire entendre la voix de notre peuple sous quelque forme que ce soit.
C’est ainsi qu’après l’offensive générale déclenchée tant en France qu’en Algérie contre le MTLD, on a vu qu’après un moment de préparation et de réorganisation les militants réagirent et créèrent le Mouvement National Algérien un mois après la Révolution Algérienne.
Pour être précis, il faut souligner qu’en plus du colonialisme et de sa répression il y avait aussi à ce moment un autre adversaire qui avait essayé par tous les moyens d’enterrer le MNA.
Celui-ci fut le FLN avec sa Voix des Arabes, la Gauche Française, le PCF et le Monde Arabo-islamique.
C’est à cette époque d’ailleurs très difficile que sur le plan politique comme sur le plan militaire que le MNA se prépara à mener le combat sur deux fronts et à prendre en main la marche de la Révolution Algérienne.
A Alger, à Constantine, à Oran et dans le sud algérien, militants et dirigeants se mirent au travail pour faire face à cette nouvelle situation. En effet, ils se sont trouvés engagés dans une nouvelle étape avec des difficultés énormes et ses complications toujours nouvelles. Parmi les dirigeants Mohamed Bellounis avait organisé un certains nombre de maquis dès les premiers jours des événements du 1er novembre 1954.
La presse et la radio jetèrent un grand silence sur tout ce qui était MNA. C’est ainsi que toute l’activité politique et militaire du parti étaient méconnues de l’opinion tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Aussi, tout était attribué au seul FLN. L’action menée par Bellounis et tous les autres chefs des autres régions avait entrainé des centaines de militants qui dans l’enthousiasme et leur patriotisme s’adonnèrent à leurs nouvelles activités. Ainsi commença la vie des maquis. Bellounis en tant que chef d’une région importante de la basse Kabylie sillonna plusieurs maquis et se mit en contact direct avec Alger.
De Tizi-Ouzou à Bouira en passant par Alger il se déplaçait pour organiser, faire des liaisons et distribuer les moyens de combat. On peut dire que Mohamed Bellounis comme d’autres chefs étaient présents sur tous les fronts à travers tout le pays.
Qu’on le veuille ou non, cette Révolution Algérienne était le fruit, la pensée et l’œuvre du Mouvement National Algérien depuis la création de l’Etoile Nord Africaine jusqu’au 1er novembre 1954. D’autre part, l’Etoile Nord Africaine elle même était la continuation de la Résistance Algérienne symbolisée par la grande figure de l’Emir Abdel Kader.